La Couleur de l’édition 2017
L’esprit de l’édition 2017 se réfère, géographiquement et symboliquement à l’espace
littéraire d’une grande Caraïbe ou, entre songe et éveil,
douleur et beauté, se nourrit une création insatiable ainsi que l’exprime le colombien
errant et nostalgique dans son discours de réception
du Prix Nobel. En cette année France-Colombie, la conférence inaugurale de l’écrivain
Santiago Gamboa, compatriote et ami du romancier colombien donnera
le tempo à travers l’évocation de son œuvre de légende : une combinaison du fantastique et
du réalisme dans un univers à l’imagination ardente qui
reflète la vie d’un continent et ses conflits.
Sans s’éloigner de cette trajectoire où s’accomplissent des horreurs et des miracles, les
écrivains invités nous diront aussi
ce que peut la littérature dans le chaos du monde, sa manière, sans pathos ni effroi, de
faire entendre sa voix,
d’offrir par le biais de l’imaginaire et du symbolique entre souci du réel et soif d’idéal,
un recours aux certitudes
arrogantes, une alternative à la violence.
Pour faire vivre et vibrer les histoires, poser des voix sur des mots, deux comédiens
participent à l’aventure :
Laura CLAUZEL
Formée à l'école Auvray-Nauroy et au cours Florent, la comédienne qui s’illustre aussi bien
dans des pièces du répertoire classique que dans des créations contemporaines lit des
morceaux choisis par les auteurs.
Jacques MARTIAL
Acteur de cinéma, de télévision et homme de théâtre : metteur en scène et interprète
notamment du Cahier du retour au pays natal, le comédien lit des morceaux choisis
dans l’œuvre de Gabriel García Márquez et Édouard GLISSANT.
Dans cet esprit de dialogue avec des auteurs inspirés par
l’Amérique et la Caraïbe, se tient,
du 25 novembre au 2 décembre 2017,
la prochaine édition du Festival Ecritures des Amériques, grâce
à l’engagement de partenaires privés,
aux soutiens institutionnels et aux bénévoles de l’association.
LES AUTEURS INVITÉS DU FESTIVAL
Sept auteurs participent aux conférences, rencontres et conversations selon un catalogue programme
disponible dans les lieux de lecture publique.
Simone SCHWARZ-BART
Adieu Bogota
le Seuil
mai 2017
Jim FERGUS
La vengeance des mères
Le Cherche Midi
septembre 2016
Santiago GAMBOA
Retourner dans l’obscure vallée
Anne-Marie Métailié
septembre 2017
Laurent GAUDE
Danser les ombres
Actes Sud
janvier 2015
Hédi KADDOUR
Les Prépondérants
Gallimard
août 2015
Baptiste ROSSI
Le roi du sud
Grasset
février 2017
Gary VICTOR
Les temps de la cruauté
Philippe Rey
février 2017
Une forme de force poétique, à l’œuvre dans les récits fait écran à la violence des destins.
Individuel comme celui de Marie
dans
Adieu Bogota, héroïne d’origine antillaise qui arpente le monde après la destruction
de Saint- Pierre, collectif comme
ceux de
La vengeance des mères immergées dans la tragédie des guerres indiennes.
Plus contemporain dans l’inspiration, le ton lumineux de
Danser les ombres, en forme de
fable, fait aussi vivre une communauté
fraternelle qui tente d’échapper au malheur du séisme qui écrase l’île.
C’est aussi à Port-au-Prince que se nouent les fils des
Temps de la cruauté. Une
connaissance du monde par ses gouffres,
l’entrelacement des frontières entre réel et imaginaire, visible et invisible, des histoires où se
côtoient les souffrances
et d’où surgit pourtant une étrange beauté.
Celle du pays varois, bien réelle dans
Le roi du sud, une chronique politico-mafieuse de la
décennie 80,
s’interpose entre les paysages immuables de lumière et la violence d’un combat politique, capable de
basculer vers le meurtre.
Plus avant, dans le Maghreb des années 20, déjà aux prises avec les secousses de l’histoire, alors
que
les Prépondérants, peinent
à imaginer la disparition de leur société colonisée, se croisent aussi, à la faveur des craquements
et des ruptures, des rencontres
de hasard ou de nécessité entre des héros saisis par la grâce et la tristesse.
D’autres être perdus, vagabonds insatiables, blessés, épuisés cherchent aussi dans
Retourner
dans l’obscure vallée à retrouver
des mondes à jamais disparus, sauf peut-être dans la littérature…
BIO-BIBLIO AUTEURS
Simone SCHWARZ-BART
« Il y avait pas mal de versions différentes, mais l’essentiel était là, le cycle pouvait
reprendre vie.
J’ai alors éprouvé une émotion indicible. Toutes ces histoires que nous avions construites
ensemble et que je pensais perdues comme de l’eau dans le sable... »
Écrit à quatre mains avec son mari, Un plat de porc aux bananes vertes
crée, dès sa publication au Seuil en 1967,
la légende d’un couple littéraire qui perdure par- delà la disparition d’André
Schwarz-Bart. Une légende que perpétue la poursuite du cycle
des romans antillais grâce à l’exhumation de notes et de papiers oubliés qui, sous la
plume de Simone Schwarz-Bart, prennent forme un
demi-siècle plus tard en 2015 sous le titre L’Ancêtre en solitude
publié au Seuil. Chez le même éditeur, en 2017, Adieu Bogota
puise
à la même veine pour constituer un nouveau volume. Le récit d’une vie faite de périples,
après l’éruption de la Montagne Pelée,
semée de coups de folie et de drames où l’on retrouve une héroïne et l’histoire toujours
renouvelée d’une solitude et d’une mémoire
reconquise par la force des mots.
Les circonstances émouvantes qui façonnent cette aventure littéraire ressuscitent aussi
tout le talent d’écriture à l’œuvre dans
le premier roman de Simone Schwarz-Bart Pluie et vent sur Télumée Miracle,
paru en 1972 au Seuil, une révélation toujours inégalée
de l’univers des Antilles dans sa vérité secrète, son imaginaire et sa langue.
Claire Julliard– L’Obs, août 2017
Lorsqu’elle se lance dans l’écriture, sa narratrice sent un grand vent souffler dans sa
tête. Les effluves qu’elle nous donne à respirer sont des bouffées de joie de vivre et de
liberté.
Baptiste ROSSI
« Comme tous les enfants, j’ai toujours inventé des histoires. Un écrivain est un enfant qui
a arrêté de grandir. »
Avec la publication chez Grasset, à l’âge de 19 ans de La vraie vie de Kevin,
Baptiste Rossi a prouvé que la sienne était bien toute entière dans la littérature.
Dans une inspiration radicalement étrangère à ce premier roman inspiré de l’univers de
la téléréalité poussé à son zénith d’absurdité et de vulgarité,
Le Roi du Sud, également publié chez Grasset en 2017
explore cette fois des terres flamboyantes propices aux tragédies et aux destins
brûlants :
la côte varoise des années 1980 qui défraya la chronique par des pratiques
politico-mafieuses exposées au grand jour. L’intrigue aux ressorts du roman
d’apprentissage met en scène la corruption et les exactions d’une époque au miroir de
l’itinéraire du héros qui retrouve les personnages et les paysages
de son enfance et tisse au gré des motifs d’une aventure politique et sentimentale une
fresque redoutable dont la seule lumière provient de la beauté
du ciel qui l’irradie. Les Rois du sud sont aussi la terre et la mer, immuables et
éternelles telles des figures antiques.
Collaborateur de la revue la Règle du jeu édité par Grasset, Baptiste Rossi qui passe
beaucoup de temps à lire prête parfois sa plume à des livres de commande.
Philibert Humm Paris Match, mars 2017
Ce livre est une claque, un soufflet, doux comme la caresse du vent qui retrousse le jupon
des filles. Baptiste Rossi, lui aussi, nous fait voir des dessous.
Ceux de la politique politicienne varoise, à la fin du siècle dernier {...} C’est beau, sans
en faire trop dans le folklore et les senteurs d’aïoli, maîtrisé
comme s’il avait trente ans de métier. Non, vraiment, nous sommes soufflés. Baptiste Rossi,
ne prenez pas la peine de retenir son nom, on vous le répétera bien assez tôt.
Jim FERGUS
« Je ne me sens pas le droit d’écrire dans la peau d’un Cheyenne. Ils ont une façon si
différente que moi de penser…En revanche, en choisissant des femmes,
je sors de mon ego masculin, cela me donne une certaine liberté. »
Avec la publication en 2000 au Cherche Midi, de Mille femmes blanches,
véritable phénomène d’édition, Jim Fergus révèle sa fascination pour les histoires
d’indiens
de cet ouest américain qu’il a sillonné depuis son enfance. Seize ans plus tard paraît
chez le même éditeur, traduit par Jean-Luc Piningre, La Vengeance des mères
et le miracle se produit à nouveau avec cette aventure passionnante d'un petit groupe de
femmes prises au milieu des guerres indiennes.
Grand admirateur de la culture des tribus des grandes plaines, fervent défenseur de
l'environnement à l'instar de ses compagnons de route Jim Harrison et Rick Bass,
Jim Fergus dévoile, dans cette épopée vengeresse qui répond à une trahison et un
massacre, un pan essentiel de l'histoire américaine.
Parallèlement à Espaces sauvages en 2011, Mon Amérique en 2013, collection d’articles et essais
inspirés de ses périples de chasse et de pêche, Jim Fergus publie notamment,
dans la même chronologie, toujours au Cherche-Midi et antérieurement aux éditions
américaines, Marie Blanche, un roman historique sur
sa famille d’ascendance française et Chrysis,
une histoire d’amour entre un cow-boy et une artiste française au temps des Années
folles.
Julie Malaure - Le Point, novembre 2016
Enfin ! Le romancier donne, avec "La Vengeance des mères", une suite filiale à son
best-seller "Mille Femmes blanches"...
Ce roman tout juste paru, indépendant du premier, se glisse pourtant dans les mêmes
mocassins. Le principe narratif du journal
retrouvé reste identique, mais cette fois les Blanches des Peaux-Rouges déterrent la hache
de guerre pour sauver leurs enfants.
Il est question de filiation, de crime de guerre, de conscience du passé. Le texte est beau
comme son auteur, entier, le nez dans les étoiles...
Hédi KADDOUR
« Je viens de la poésie : le poème c’est l’énigme, le roman c’est la transparence. George
Orwell disait : «la bonne prose c’est comme une vitre» Le roman doit aller de l’avant et y
aller en rythme {...} Je ne fais pas de discours philosophique, j’essaye de tout faire
passer par la scène. »
Agrégé de lettres modernes et professeur de littérature, Hédi Kaddour est l’auteur de
plusieurs recueils de poèmes, d'un livre d'essais littéraires et de traductions.
Il signe chez Gallimard en 2005 Waltenberg, Prix
Goncourt du premier roman, une fresque politique, intellectuelle et artistique du XX
ième siècle où se jouent des
drames d’amour et de hasard. S'il se consacre encore à la revue Po&sie;, s'il lit encore
beaucoup de poésie, - cet extraordinaire laboratoire du langage -,
Hédi Kaddour se sent, aujourd'hui, tout entier romancier et a livré en 2015 Les Prépondérants, toujours publiés chez
Gallimard, où il continue d’embrasser
le XXième siècle déchiré par les conflits. Un roman situé dans les années 20 et doté
d’une vaste scène de Nahbès, ville imaginaire dans un pays du Maghreb
sous protectorat français, à Hollywood, en passant par l’Europe encore marquée par la
guerre. Dans la confrontation des cultures et des continents,
les personnages évoluent dans les intrigues d’une époque dont ils ne connaissent pas
encore les tragiques dénouements.
Raphaëlle Leyris - Le monde des livres, août 2015
Dix ans après Waltenberg qui galopait à travers le XX ième siècle sur les traces d’agents
secrets, Hédi Kaddour, offre de nouveau un roman-monde qui encapsule les enjeux
d’une époque en même temps qu’il contient presque tous les genres littéraires : le roman
d’aventures, d’amour, de formation, la comédie de mœurs.
Gary VICTOR
« Le monde est un amalgame de cruautés, de souffrances qui se superposent, se côtoient sans
jamais fusionner, sans jamais se comprendre.
La cruauté ne connaît jamais la souffrance. Jouir de la souffrance n’est pas la connaître. »
Connu pour son style incisif et puissant, la folle liberté de ses histoires, Gary Victor,
l’écrivain le plus lu dans son pays, a vu récompensée par de nombreux
prix son œuvre inclassable : une exploration à travers des fictions magnétiques de la
violence sociale, des délires et confusions qu’elle génère dont son dernier
roman Les temps de la cruauté publié en 2017 aux
éditions Philippe Rey constitue le miroir. Grâce à une maîtrise parfaite des rouages
romanesques à l’œuvre dans
une production prolixe de plus d’une quarantaine de romans, nouvelles, pièces de
théâtre, Gary Victor tisse des trames qui entremêlent réel et imaginaire,
profane et sacré pour faire surgir les tensions de la société haïtienne et par la
puissance de ses mots donner une humanité et une beauté à des destins brisés.
Depuis Clair de Manbo, son premier roman publié chez
Deschamps en 1990, jusqu’à son dernier titre, en passant par l’extraordinaire épopée de
La Piste des
sortilèges en 1996, publiée chez Vents d’ailleurs, ou en 2012 Maudite éducation chez Philippe Rey à
l’inspiration plus intimiste, un tourbillon de
personnages habite un monde peuplé d’ombres, de fantasmes et de folies où se déploie
l’univers du romancier.
Alain Mabanckou - Le monde est mon langage, Grasset 2016
En réalité, ce n’est pas seulement de la "détresse du peuple haïtien" que parle Victor dans
ses livres, mais de la longue épreuve qui nous conduit vers l’humanisme.
Laurent GAUDÉ
« En apprenant les horreurs qui se déroulent aux quatre coins du monde, nous nous sentons
souvent impuissants. Pour moi, il ne s’agit pas de «faire quelque chose»
mais, à partir du moment où j’ai été ému ou révolté par une chose, l’écriture me permet de
me la réapproprier et de contourner cette impuissance. »
Le lauréat du Prix Goncourt en 2004, entre en littérature par le théâtre et publie sa
première pièce Onysos le Furieux en 1997, montée
trois ans plus tard
au Théâtre National de Strasbourg dans une mise en scène de Yannis Koklos. De nombreuses
pièces parmi lesquelles Pluie de cendres, Les Sacrifiées, Danse,
Morob, toutes mises en scène dans de prestigieuses maisons : Comédie Française, Royal
National Theatre, Rond -Point et éditées par Actes Sud-Papiers composent
un cycle théâtral où s’entend la voix d’un dramaturge dont l’enjeu est souvent de
raccrocher le monde contemporain à l’épique ou au tragique.
Dans une écriture diverse parfois inspirée de faits réels ou puisée aux sources de la
mythologie figurent La Mort du Roi Tsongor, Prix
Goncourt des Lycéens
et Prix des Libraires en 2002, Le soleil des Scorta,
Prix Goncourt en 2004 et plus récemment Danser les Ombres en 2015 et Ecoutez nos défaites en 2016,
tous publiés chez Actes Sud et dans la collection de poche Babel. Des recueils de
nouvelles et un recueil de poèmes De sang et de lumière à l’humanisme ardent,
à la sincérité poignante complètent provisoirement la bibliographie de Laurent Gaudé.
Vincent Giraud- L’express, février 2015
Laurent Gaudé excelle à montrer la beauté de l'existence dans ses moments les plus sombres.
Dans cet entrelacs de destins croisés et de la pointe de ses mots,
l'auteur zèbre le ciel d'où cascade un torrent de beauté et de lumière. Toute la beauté du
monde et de sa survie. Saisissant "en même temps, toute la terre et
tout le ciel". Tragédien par excellence, il nous offre des dialogues d'une finesse et d'une
splendeur rarement lues de nos jours. Et dans cette fameuse
"danse des ombres" qui réunit les vivants et les morts, on retrouve ce lyrisme assumé avec
simplicité, signature impeccable de l'ensemble de son oeuvre.
Santiago GAMBOA
« La littérature nous permet de multiplier cette merveille que représente la vie. A l’âge de
12 ans, j’ai compris que la littérature serait mon monde. »
Celui qui prétend que Pour écrire, il faut vivre intensément a mis en pratique cette
affirmation dans une carrière internationale marquée par la force
des expériences. Santiago Gamboa qui deviendra l’est une des voix les plus puissantes et
originales de la littérature colombienne embrasse d’abord une
carrière de journaliste puis de diplomate au sein de la délégation colombienne à
l’UNESCO, enfin d’attaché culturel en Inde. Après presque
trente ans d’exil, en 2014, il revient en Colombie, à Cali et prend part au processus de
paix entre les FARC et le gouvernement.
Entré en littérature par un polar implacable : Perdre est une question de méthode
publié en 1999 aux éditions Métailié, son éditeur en France,
sa vraie patrie reste le roman à l’inspiration toujours intense et fiévreuse à l’image
de Nécropolis 1209 publié en 2010.
Dans Retourner dans l’obscure vallée, traduit par
François Gaudry, la plume de Santiago Gamboa vibre toujours au diapason du
monde hostile qu’elle explore, au gré des errances et des tribulations, hantées par le
fantôme de Rimbaud, de ses personnages qui
finissent par rentrer au pays, enfin pacifié, comme délivrés d’une malédiction.
Serge Raffy – L’Obs, octobre 2017
Il fut l’un des disciples de Gabriel García Márquez,qui le poussa à écrire alors qu’il
s’était engagé dans une carrière diplomatique pour fuir le chaos de
son pays, la Colombie, ravagée par les exactions de la guérilla et des narcotrafiquants.
Dans ce roman, Gamboa nous offre une fresque tendance réalisme magique {...}
Flamboyant et brûlant, c’est un hymne à l’écriture, cette arme de rédemption. Gabo peut
reposer en paix. Son disciple est au travail.
LE FESTIVAL DANS L'ACTUALITÉ
Le Mag
Côté Littérature
"Entre songe et
éveil, douleur et beauté"
Le Mag
L’AGENDA
Jim Fergus
ON AIR
L'air du temps
Jim Fergus - Le
chemin du chasseur
ON AIR
L'air du temps
Festival Écritures
des Amériques en Guadeloupe
France Antilles
Écritures des Amériques : à la rencontre d'écrivains majeurs
France Antilles
Interview
Santiago Gamboa
France Antilles
Trois questions à...
Marie
Despointes
LES GRANDS RENDEZ-VOUS DU FESTIVAL
A l’image du roman qui, au gré de ses inspirations propose des motifs variés où chacun fait vivre
ses rêves ou sa pensée,
le Festival a surtout pour ambition d’inviter le public à participer aux surprises de l’écriture
qui, au travers le jeu entre fiction et réalité,
offre toujours une boussole et, entre désastre et violence, un espace de beauté où prospère l’amour
de la littérature.
C’est ainsi que, dans un panel d’activités décliné en divers points du territoire s’instaure un mode
de rencontres favorable à la
découverte des œuvres et à la connaissance des auteurs qui les produisent.
Avec une année marquée en Guadeloupe dans le cadre de l’année France Colombie par l’exposition
inaugurée le 9 décembre au Mémorial ACTe :
« Gabriel García Márquez, Edouard Glissant, La Caraïbe: Solitude et Relation » et présentée
en juin au Museo del Caribe de Barranquilla,
le Festival s’accorde à la couleur de cette écriture qui inspire une mosaïque de propositions
détaillées sur un catalogue à
paraître début novembre. Parmi elles :
jeudi 30 novembre
19:00
La conférence inaugurale : García Márquez: cinquante ans après « Cent
ans de solitude », par l’écrivain Santiago Gamboa, compatriote et ami du romancier
colombien.
au Mémorial ACTe, à Pointe-à-Pitre
samedi 2 décembre
19:00
La conférence de clôture : Edouard Glissant - Violence et beauté du
Tout Monde par l’écrivain Baptiste Rossi.
à la Résidence Départementale, à Gosier
Le Festival se fait aussi l’écho de l’intérêt du cinéma sud - américain pour les écrivains, sur le
mode du
biopic ou de la fiction avec :
samedi 25 novembre
19:00
La projection en partenariat avec Cin'Xtérieur au Fort Fleur
d’Epée, site patrimonial du Conseil Départemental de Néruda, de Pablo Larrain, en
avant-première du Festival.
au Fort Fleur d’Epée, à Gosier
mardi 28 novembre
19:00
La présentation en partenariat avec Top Ciné de Citoyen d’honneur
réalisé par Gastón Duprat et Mariano Cohn.
à la médiathèque de Lamentin
vendredi 1er décembre
17:00
Rediffusion de la présentation de Citoyen d’honneur réalisé par
Gastón Duprat et Mariano Cohn.
à la médiathèque caraïbe Bettino Lara, LAMECA, à Basse-Terre
Dans un programme conçu pour célébrer la littérature, de nombreux rendez-vous dont l'entrée est
libre et gratuite sont au programme :
mercredi 29 novembre
15:30
Une conversation avec Jim Fergus, dédiée aux clubs de lecture qui accueille
bien volontiers tous publics.
à la médiathèque de Lamentin
mercredi 29 novembre
19:00
Une rencontre entre Jim Fergus et Laurent Gaudé.
au Pavillon de la Ville, à Pointe-à-Pitre
jeudi 30 novembre
19:30
La présentation de la compagnie des auteurs invités du Festival
au Mémorial ACTe, à Pointe-à-Pitre
vendredi 1er décembre
19:00
Arpenter le monde, se perdre et se retrouver, une variation
littéraire au miroir des romans : Adieu Bogota , Retourner dans l’obscure vallée en
présence de leurs auteurs : Simone Schwarz - Bart et Santiago Gamboa
à la maison des Illustres, à Goyave
vendredi 1er décembre
19:00
Ecrire les colères du ciel et de la terre un dialogue avec Laurent
Gaudé à propos de ses roman : Ouragan et Danser les ombres
à la médiathèque caraïbe Bettino Lara, LAMECA, à Basse-Terre
vendredi 1er décembre
19:30
Les Prépondérants, à l’horizon de notre siècle mondialisé, un
entretien avec Hédi Kaddour.
à l’auberge de la Vieille Tour, au Gosier
samedi 2 décembre
15:30
Différents salons littéraires où rencontrer les auteurs et partager leur
univers romanesque.
à la Résidence Départementale
Au cours de ces rendez-vous, des comédiens proposent des lectures d’extraits des romans à l’honneur.
samedi 2 décembre
17:30
Pour sa part, l’écrivain Laurent Gaudé, fait entendre la voix de la poésie
par des extraits significatifs de la tonalité de son recueil, De sang et de lumière
à la Résidence Départementale
Des signatures organisées avec la FNAC, partenaire du Festival dans la librairie du Parc d’activités
de Colin, Petit Bourg prolongent les échanges avec le public :
mercredi 29 novembre
14:30 - 16:30
Simone Schwarz-Bart, Hédi Kaddour,
Gary Victor
La FNAC, Parc d’activités de Colin, Petit Bourg
samedi 2 décembre
10:00 - 12:00
Jim Fergus, Santiago Gamboa, Laurent Gaudé,
Baptiste Rossi
La FNAC, Parc d’activités de Colin, Petit Bourg
Avec une thématique adaptée à leurs attentes et des auteurs disponibles et ouverts au dialogue, le
programme du Festival Ecritures des Amériques s’attache aussi à la diffusion et à la
promotion de la littérature
auprès de la jeunesse. Les liens créés avec l’administration et les professeurs des classes prépa du
lycée Gerville Réache à Basse-Terre, les référents enseignants de
l’association Prix des Amériques insulaires permettent d’organiser des sessions adaptées au
profil des établissements.
Durant toute la semaine du Festival, élèves et auteurs se retrouvent à
propos d’ouvrages étudiés en amont dans les collèges et lycées de
la Basse-Terre et de la Grande-Terre.
Les sections internationales et binationales bénéficient grâce à la
présence d’écrivains
hispanophones et anglophones d’échanges favorables à l’exercice linguistique autant que
littéraire.
WORKSHOP 2017
Après avoir été notamment animé en 2013 par Léonora Miano au lendemain de
l’attribution de son Prix Fémina, le workshop de l’édition 2017 est à nouveau
confié à des figures majeures de la littérature contemporaine. En effet, la présence
d’Hédi Kaddour et de Gary Victor constitue un gage d’efficacité dans cet exercice
d’accompagnement, de transmission, d’incitation à l’écriture pour répondre au projet
de chacun des participants : progresser dans la recherche ou la définition de sa voix,
accéder à une pratique, à travers des consignes et des stimulations bénéfiques à son
écriture cherchant à éclore ou à s’affirmer.
ENTRETIEN AVEC GARY VICTOR
« L’ENFERMEMENT DANS SON
LIEU, C’EST CE QUE DOIT ÉVITER
À TOUT PRIX UN CRÉATEUR.»
Entretien avec Gary Victor recueilli par le magazine On Air
Source
onAir : Invité à présenter votre dernier roman Les temps de la
cruauté publié en 2017 aux éditions Philippe Rey, vous animerez
aussi un atelier d’écriture du lundi 27 novembre au vendredi
1 er décembre à la médiathèque Achille René Boisneuf de
Pointe-à-Pitre. Vous possédez une réelle expérience de cette
pratique. Confiez-nous quelques secrets sur votre méthode,
votre démarche, pour accompagner la création.
GV : Chaque atelier d’écriture est une expérience émotionnelle.
Un atelier d’écriture reste avant tout un espace de libération
intérieure, de rupture souvent avec des
pesanteurs sociales ou religieuses pour
arriver à des formes d’expression qui
prennent en compte la réalité dans ce
qu’elle a de plus essentiel. La peur du
regard de l’autre, plus qu’un manque de
confiance en soi, peut bloquer la création.
Je viens d’un lieu où les diktats du collectif
emprisonnent et peuvent tuer l’expression individuelle. Je ne
travaille jamais avec une pratique figée. Je me laisse guider par
ma sensibilité, ce qui me permet de humer celle des autres. Ainsi,
je soupçonne et trouve parfois les espaces de blocages. J’invite
alors le participant à l’atelier à naviguer à la fois dans sa vie
intérieure et dans sa vie extérieure. Entre son imaginaire et sa
réalité. J’aime bien par exemple travailler avec le rêve et le
fantasme car on y retrouve des éléments clés du quotidien.
Ses peurs, ses frustrations, donc ses angoisses et ses désirs.
La publication, en novembre 2012, sous ma direction, d’un
ouvrage collectif Je ne savais pas que la vie serait aussi longue
après la mort aux Editions Mémoires d’Encrier à Montréal
traduit bien cette manière de permettre un éclairage intéressant
sur des espaces oubliés, méconnus ou volontairement dissimulés.
Ce recueil regroupe des textes d’une dizaine de jeunes ayant
participé à des ateliers d’écriture que j’ai animés en Haïti.
onAir : Dans une production très prolifique, de l’ordre d’une
quinzaine de romans, il est difficile de retracer votre itinéraire
d’écrivain. Toutefois des lignes de force se dégagent, que vous
pourriez commenter à travers l’évocation de vos trois derniers
romans…
GV : À travers mes trois derniers romans publiés chez Philippe Rey,
Maudite éducation, L’escalier de mes désillusions et Les temps de la
cruauté, il y a un thème qui revient constamment, c’est celui de la
mémoire. La mémoire est une construction complexe. Qu’est-ce qui
est réel dans sa propre mémoire ? La mémoire
collective est souvent en partie le résultat de
manipulation, d’oublis, de réécriture et donc de
choix. Même les rêves s’infiltrent dans la
mémoire. Dans ces trois romans, mon
personnage, un écrivain comme moi
questionne sa mémoire pour trouver une
réponse aux brisures de son présent. La réalité
est-elle un produit de la mémoire, un imaginaire vécu ? L’imaginaire
est-il une autre forme de réalité qui peut modeler notre quotidien ?
onAir : Vous êtes souvent l’hôte de festivals prestigieux comme
Étonnants Voyageurs, America… de salons ou de foires du livre.
Comment envisagez-vous ces rencontres avec le public, cette
confrontation avec des lecteurs, des pays, des langues et des cultures ?
GV : Tout festival littéraire est avant tout un moment privilégié
d’échanges avec les lecteurs de différents pays donc de langues et de
cultures différentes. Ces rencontres me nourrissent car je suis
confronté alors à d’autres regards sur mes œuvres. Ce sont des
moments de recul qui me permettent de redécouvrir ma propre
création. Et la redécouverte de ta propre création te donne des ailes
pour t’envoler vers d’autres espaces. L’enfermement dans son lieu,
c’est ce que doit éviter à tout prix un créateur.
LES PARTENAIRES AU SOUTIEN DE L’EDITION 2017
Les partenaires
La Direction des affaires culturelles de Guadeloupe (DAC)
LA SIAGAT - Société Immobilière et Agricole de la Grande-Terre -
LA CAISSE D’EPARGNE CEPAC ANTILLES
L’AUBERGE DE LA VIEILLE TOUR
Les lieux de rencontre
La résidence départementale
La médiathèque Achille René Boisneuf
La médiathèque de Lamentin
La médiathèque de Basse-Terre, Bettino Lara, LAMECA
Le Pavillon de la Ville de Pointe-à-Pitre
La Maison des Illustres à Goyave
Les membres du bureau de l’association
Les membres associés et les bénévoles