Festival Écritures des Amériques
ÉDITION 2017

La Couleur de l’édition 2017

L’esprit de l’édition 2017 se réfère, géographiquement et symboliquement à l’espace littéraire d’une grande Caraïbe ou, entre songe et éveil, douleur et beauté, se nourrit une création insatiable ainsi que l’exprime le colombien errant et nostalgique dans son discours de réception du Prix Nobel. En cette année France-Colombie, la conférence inaugurale de l’écrivain Santiago Gamboa, compatriote et ami du romancier colombien donnera le tempo à travers l’évocation de son œuvre de légende : une combinaison du fantastique et du réalisme dans un univers à l’imagination ardente qui reflète la vie d’un continent et ses conflits.
Sans s’éloigner de cette trajectoire où s’accomplissent des horreurs et des miracles, les écrivains invités nous diront aussi ce que peut la littérature dans le chaos du monde, sa manière, sans pathos ni effroi, de faire entendre sa voix, d’offrir par le biais de l’imaginaire et du symbolique entre souci du réel et soif d’idéal, un recours aux certitudes arrogantes, une alternative à la violence.

Pour faire vivre et vibrer les histoires, poser des voix sur des mots, deux comédiens participent à l’aventure :

Laura CLAUZEL
Formée à l'école Auvray-Nauroy et au cours Florent, la comédienne qui s’illustre aussi bien dans des pièces du répertoire classique que dans des créations contemporaines lit des morceaux choisis par les auteurs.

Jacques MARTIAL
Acteur de cinéma, de télévision et homme de théâtre : metteur en scène et interprète notamment du Cahier du retour au pays natal, le comédien lit des morceaux choisis dans l’œuvre de Gabriel García Márquez et Édouard GLISSANT.

Dans cet esprit de dialogue avec des auteurs inspirés par l’Amérique et la Caraïbe, se tient, du 25 novembre au 2 décembre 2017, la prochaine édition du Festival Ecritures des Amériques, grâce à l’engagement de partenaires privés, aux soutiens institutionnels et aux bénévoles de l’association.

LES AUTEURS INVITÉS DU FESTIVAL

Sept auteurs participent aux conférences, rencontres et conversations selon un catalogue programme disponible dans les lieux de lecture publique.
Simone SCHWARZ-BART
Adieu Bogota
le Seuil
mai 2017
Jim FERGUS
La vengeance des mères
Le Cherche Midi
septembre 2016
Santiago GAMBOA
Retourner dans l’obscure vallée
Anne-Marie Métailié
septembre 2017
Laurent GAUDE
Danser les ombres
Actes Sud
janvier 2015
Hédi KADDOUR
Les Prépondérants
Gallimard
août 2015
Baptiste ROSSI
Le roi du sud
Grasset
février 2017
Gary VICTOR
Les temps de la cruauté
Philippe Rey
février 2017
Une forme de force poétique, à l’œuvre dans les récits fait écran à la violence des destins. Individuel comme celui de Marie dans Adieu Bogota, héroïne d’origine antillaise qui arpente le monde après la destruction de Saint- Pierre, collectif comme ceux de La vengeance des mères immergées dans la tragédie des guerres indiennes.
Plus contemporain dans l’inspiration, le ton lumineux de Danser les ombres, en forme de fable, fait aussi vivre une communauté fraternelle qui tente d’échapper au malheur du séisme qui écrase l’île.
C’est aussi à Port-au-Prince que se nouent les fils des Temps de la cruauté. Une connaissance du monde par ses gouffres, l’entrelacement des frontières entre réel et imaginaire, visible et invisible, des histoires où se côtoient les souffrances et d’où surgit pourtant une étrange beauté.
Celle du pays varois, bien réelle dans Le roi du sud, une chronique politico-mafieuse de la décennie 80, s’interpose entre les paysages immuables de lumière et la violence d’un combat politique, capable de basculer vers le meurtre.
Plus avant, dans le Maghreb des années 20, déjà aux prises avec les secousses de l’histoire, alors que les Prépondérants, peinent à imaginer la disparition de leur société colonisée, se croisent aussi, à la faveur des craquements et des ruptures, des rencontres de hasard ou de nécessité entre des héros saisis par la grâce et la tristesse.
D’autres être perdus, vagabonds insatiables, blessés, épuisés cherchent aussi dans Retourner dans l’obscure vallée à retrouver des mondes à jamais disparus, sauf peut-être dans la littérature…

BIO-BIBLIO AUTEURS

Simone SCHWARZ-BART
« Il y avait pas mal de versions différentes, mais l’essentiel était là, le cycle pouvait reprendre vie. J’ai alors éprouvé une émotion indicible. Toutes ces histoires que nous avions construites ensemble et que je pensais perdues comme de l’eau dans le sable... »

Écrit à quatre mains avec son mari, Un plat de porc aux bananes vertes crée, dès sa publication au Seuil en 1967, la légende d’un couple littéraire qui perdure par- delà la disparition d’André Schwarz-Bart. Une légende que perpétue la poursuite du cycle des romans antillais grâce à l’exhumation de notes et de papiers oubliés qui, sous la plume de Simone Schwarz-Bart, prennent forme un demi-siècle plus tard en 2015 sous le titre L’Ancêtre en solitude publié au Seuil. Chez le même éditeur, en 2017, Adieu Bogota puise à la même veine pour constituer un nouveau volume. Le récit d’une vie faite de périples, après l’éruption de la Montagne Pelée, semée de coups de folie et de drames où l’on retrouve une héroïne et l’histoire toujours renouvelée d’une solitude et d’une mémoire reconquise par la force des mots.

Les circonstances émouvantes qui façonnent cette aventure littéraire ressuscitent aussi tout le talent d’écriture à l’œuvre dans le premier roman de Simone Schwarz-Bart Pluie et vent sur Télumée Miracle, paru en 1972 au Seuil, une révélation toujours inégalée de l’univers des Antilles dans sa vérité secrète, son imaginaire et sa langue.

Claire Julliard– L’Obs, août 2017
Lorsqu’elle se lance dans l’écriture, sa narratrice sent un grand vent souffler dans sa tête. Les effluves qu’elle nous donne à respirer sont des bouffées de joie de vivre et de liberté.
Baptiste ROSSI
« Comme tous les enfants, j’ai toujours inventé des histoires. Un écrivain est un enfant qui a arrêté de grandir. »

Avec la publication chez Grasset, à l’âge de 19 ans de La vraie vie de Kevin, Baptiste Rossi a prouvé que la sienne était bien toute entière dans la littérature. Dans une inspiration radicalement étrangère à ce premier roman inspiré de l’univers de la téléréalité poussé à son zénith d’absurdité et de vulgarité, Le Roi du Sud, également publié chez Grasset en 2017 explore cette fois des terres flamboyantes propices aux tragédies et aux destins brûlants : la côte varoise des années 1980 qui défraya la chronique par des pratiques politico-mafieuses exposées au grand jour. L’intrigue aux ressorts du roman d’apprentissage met en scène la corruption et les exactions d’une époque au miroir de l’itinéraire du héros qui retrouve les personnages et les paysages de son enfance et tisse au gré des motifs d’une aventure politique et sentimentale une fresque redoutable dont la seule lumière provient de la beauté du ciel qui l’irradie. Les Rois du sud sont aussi la terre et la mer, immuables et éternelles telles des figures antiques.

Collaborateur de la revue la Règle du jeu édité par Grasset, Baptiste Rossi qui passe beaucoup de temps à lire prête parfois sa plume à des livres de commande.

Philibert Humm Paris Match, mars 2017
Ce livre est une claque, un soufflet, doux comme la caresse du vent qui retrousse le jupon des filles. Baptiste Rossi, lui aussi, nous fait voir des dessous. Ceux de la politique politicienne varoise, à la fin du siècle dernier {...} C’est beau, sans en faire trop dans le folklore et les senteurs d’aïoli, maîtrisé comme s’il avait trente ans de métier. Non, vraiment, nous sommes soufflés. Baptiste Rossi, ne prenez pas la peine de retenir son nom, on vous le répétera bien assez tôt.
Jim FERGUS
« Je ne me sens pas le droit d’écrire dans la peau d’un Cheyenne. Ils ont une façon si différente que moi de penser…En revanche, en choisissant des femmes, je sors de mon ego masculin, cela me donne une certaine liberté. »

Avec la publication en 2000 au Cherche Midi, de Mille femmes blanches, véritable phénomène d’édition, Jim Fergus révèle sa fascination pour les histoires d’indiens de cet ouest américain qu’il a sillonné depuis son enfance. Seize ans plus tard paraît chez le même éditeur, traduit par Jean-Luc Piningre, La Vengeance des mères et le miracle se produit à nouveau avec cette aventure passionnante d'un petit groupe de femmes prises au milieu des guerres indiennes.

Grand admirateur de la culture des tribus des grandes plaines, fervent défenseur de l'environnement à l'instar de ses compagnons de route Jim Harrison et Rick Bass, Jim Fergus dévoile, dans cette épopée vengeresse qui répond à une trahison et un massacre, un pan essentiel de l'histoire américaine.

Parallèlement à Espaces sauvages en 2011, Mon Amérique en 2013, collection d’articles et essais inspirés de ses périples de chasse et de pêche, Jim Fergus publie notamment, dans la même chronologie, toujours au Cherche-Midi et antérieurement aux éditions américaines, Marie Blanche, un roman historique sur sa famille d’ascendance française et Chrysis, une histoire d’amour entre un cow-boy et une artiste française au temps des Années folles.

Julie Malaure - Le Point, novembre 2016
Enfin ! Le romancier donne, avec "La Vengeance des mères", une suite filiale à son best-seller "Mille Femmes blanches"...
Ce roman tout juste paru, indépendant du premier, se glisse pourtant dans les mêmes mocassins. Le principe narratif du journal retrouvé reste identique, mais cette fois les Blanches des Peaux-Rouges déterrent la hache de guerre pour sauver leurs enfants. Il est question de filiation, de crime de guerre, de conscience du passé. Le texte est beau comme son auteur, entier, le nez dans les étoiles...
Hédi KADDOUR
« Je viens de la poésie : le poème c’est l’énigme, le roman c’est la transparence. George Orwell disait : «la bonne prose c’est comme une vitre» Le roman doit aller de l’avant et y aller en rythme {...} Je ne fais pas de discours philosophique, j’essaye de tout faire passer par la scène. »

Agrégé de lettres modernes et professeur de littérature, Hédi Kaddour est l’auteur de plusieurs recueils de poèmes, d'un livre d'essais littéraires et de traductions. Il signe chez Gallimard en 2005 Waltenberg, Prix Goncourt du premier roman, une fresque politique, intellectuelle et artistique du XX ième siècle où se jouent des drames d’amour et de hasard. S'il se consacre encore à la revue Po&sie;, s'il lit encore beaucoup de poésie, - cet extraordinaire laboratoire du langage -, Hédi Kaddour se sent, aujourd'hui, tout entier romancier et a livré en 2015 Les Prépondérants, toujours publiés chez Gallimard, où il continue d’embrasser le XXième siècle déchiré par les conflits. Un roman situé dans les années 20 et doté d’une vaste scène de Nahbès, ville imaginaire dans un pays du Maghreb sous protectorat français, à Hollywood, en passant par l’Europe encore marquée par la guerre. Dans la confrontation des cultures et des continents, les personnages évoluent dans les intrigues d’une époque dont ils ne connaissent pas encore les tragiques dénouements.

Raphaëlle Leyris - Le monde des livres, août 2015
Dix ans après Waltenberg qui galopait à travers le XX ième siècle sur les traces d’agents secrets, Hédi Kaddour, offre de nouveau un roman-monde qui encapsule les enjeux d’une époque en même temps qu’il contient presque tous les genres littéraires : le roman d’aventures, d’amour, de formation, la comédie de mœurs.
Gary VICTOR
« Le monde est un amalgame de cruautés, de souffrances qui se superposent, se côtoient sans jamais fusionner, sans jamais se comprendre. La cruauté ne connaît jamais la souffrance. Jouir de la souffrance n’est pas la connaître. »

Connu pour son style incisif et puissant, la folle liberté de ses histoires, Gary Victor, l’écrivain le plus lu dans son pays, a vu récompensée par de nombreux prix son œuvre inclassable : une exploration à travers des fictions magnétiques de la violence sociale, des délires et confusions qu’elle génère dont son dernier roman Les temps de la cruauté publié en 2017 aux éditions Philippe Rey constitue le miroir. Grâce à une maîtrise parfaite des rouages romanesques à l’œuvre dans une production prolixe de plus d’une quarantaine de romans, nouvelles, pièces de théâtre, Gary Victor tisse des trames qui entremêlent réel et imaginaire, profane et sacré pour faire surgir les tensions de la société haïtienne et par la puissance de ses mots donner une humanité et une beauté à des destins brisés. Depuis Clair de Manbo, son premier roman publié chez Deschamps en 1990, jusqu’à son dernier titre, en passant par l’extraordinaire épopée de La Piste des sortilèges en 1996, publiée chez Vents d’ailleurs, ou en 2012 Maudite éducation chez Philippe Rey à l’inspiration plus intimiste, un tourbillon de personnages habite un monde peuplé d’ombres, de fantasmes et de folies où se déploie l’univers du romancier.

Alain Mabanckou - Le monde est mon langage, Grasset 2016
En réalité, ce n’est pas seulement de la "détresse du peuple haïtien" que parle Victor dans ses livres, mais de la longue épreuve qui nous conduit vers l’humanisme.
Laurent GAUDÉ
« En apprenant les horreurs qui se déroulent aux quatre coins du monde, nous nous sentons souvent impuissants. Pour moi, il ne s’agit pas de «faire quelque chose» mais, à partir du moment où j’ai été ému ou révolté par une chose, l’écriture me permet de me la réapproprier et de contourner cette impuissance. »

Le lauréat du Prix Goncourt en 2004, entre en littérature par le théâtre et publie sa première pièce Onysos le Furieux en 1997, montée trois ans plus tard au Théâtre National de Strasbourg dans une mise en scène de Yannis Koklos. De nombreuses pièces parmi lesquelles Pluie de cendres, Les Sacrifiées, Danse, Morob, toutes mises en scène dans de prestigieuses maisons : Comédie Française, Royal National Theatre, Rond -Point et éditées par Actes Sud-Papiers composent un cycle théâtral où s’entend la voix d’un dramaturge dont l’enjeu est souvent de raccrocher le monde contemporain à l’épique ou au tragique. Dans une écriture diverse parfois inspirée de faits réels ou puisée aux sources de la mythologie figurent La Mort du Roi Tsongor, Prix Goncourt des Lycéens et Prix des Libraires en 2002, Le soleil des Scorta, Prix Goncourt en 2004 et plus récemment Danser les Ombres en 2015 et Ecoutez nos défaites en 2016, tous publiés chez Actes Sud et dans la collection de poche Babel. Des recueils de nouvelles et un recueil de poèmes De sang et de lumière à l’humanisme ardent, à la sincérité poignante complètent provisoirement la bibliographie de Laurent Gaudé.

Vincent Giraud- L’express, février 2015
Laurent Gaudé excelle à montrer la beauté de l'existence dans ses moments les plus sombres. Dans cet entrelacs de destins croisés et de la pointe de ses mots, l'auteur zèbre le ciel d'où cascade un torrent de beauté et de lumière. Toute la beauté du monde et de sa survie. Saisissant "en même temps, toute la terre et tout le ciel". Tragédien par excellence, il nous offre des dialogues d'une finesse et d'une splendeur rarement lues de nos jours. Et dans cette fameuse "danse des ombres" qui réunit les vivants et les morts, on retrouve ce lyrisme assumé avec simplicité, signature impeccable de l'ensemble de son oeuvre.
Santiago GAMBOA
« La littérature nous permet de multiplier cette merveille que représente la vie. A l’âge de 12 ans, j’ai compris que la littérature serait mon monde. »

Celui qui prétend que Pour écrire, il faut vivre intensément a mis en pratique cette affirmation dans une carrière internationale marquée par la force des expériences. Santiago Gamboa qui deviendra l’est une des voix les plus puissantes et originales de la littérature colombienne embrasse d’abord une carrière de journaliste puis de diplomate au sein de la délégation colombienne à l’UNESCO, enfin d’attaché culturel en Inde. Après presque trente ans d’exil, en 2014, il revient en Colombie, à Cali et prend part au processus de paix entre les FARC et le gouvernement.

Entré en littérature par un polar implacable : Perdre est une question de méthode publié en 1999 aux éditions Métailié, son éditeur en France, sa vraie patrie reste le roman à l’inspiration toujours intense et fiévreuse à l’image de Nécropolis 1209 publié en 2010. Dans Retourner dans l’obscure vallée, traduit par François Gaudry, la plume de Santiago Gamboa vibre toujours au diapason du monde hostile qu’elle explore, au gré des errances et des tribulations, hantées par le fantôme de Rimbaud, de ses personnages qui finissent par rentrer au pays, enfin pacifié, comme délivrés d’une malédiction.

Serge Raffy – L’Obs, octobre 2017
Il fut l’un des disciples de Gabriel García Márquez,qui le poussa à écrire alors qu’il s’était engagé dans une carrière diplomatique pour fuir le chaos de son pays, la Colombie, ravagée par les exactions de la guérilla et des narcotrafiquants. Dans ce roman, Gamboa nous offre une fresque tendance réalisme magique {...} Flamboyant et brûlant, c’est un hymne à l’écriture, cette arme de rédemption. Gabo peut reposer en paix. Son disciple est au travail.

LE FESTIVAL DANS L'ACTUALITÉ

Le Mag
Côté Littérature
"Entre songe et éveil, douleur et beauté"
Le Mag
L’AGENDA
Jim Fergus
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L'air du temps
Jim Fergus - Le chemin du chasseur
ON AIR
L'air du temps
Festival Écritures des Amériques en Guadeloupe
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Écritures des Amériques : à la rencontre d'écrivains majeurs
France Antilles
Interview
Santiago Gamboa
France Antilles
Trois questions à...
Marie Despointes

LES GRANDS RENDEZ-VOUS DU FESTIVAL

A l’image du roman qui, au gré de ses inspirations propose des motifs variés où chacun fait vivre ses rêves ou sa pensée, le Festival a surtout pour ambition d’inviter le public à participer aux surprises de l’écriture qui, au travers le jeu entre fiction et réalité, offre toujours une boussole et, entre désastre et violence, un espace de beauté où prospère l’amour de la littérature. C’est ainsi que, dans un panel d’activités décliné en divers points du territoire s’instaure un mode de rencontres favorable à la découverte des œuvres et à la connaissance des auteurs qui les produisent.
Avec une année marquée en Guadeloupe dans le cadre de l’année France Colombie par l’exposition inaugurée le 9 décembre au Mémorial ACTe : « Gabriel García Márquez, Edouard Glissant, La Caraïbe: Solitude et Relation » et présentée en juin au Museo del Caribe de Barranquilla, le Festival s’accorde à la couleur de cette écriture qui inspire une mosaïque de propositions détaillées sur un catalogue à paraître début novembre. Parmi elles :
jeudi 30 novembre
19:00
La conférence inaugurale : García Márquez: cinquante ans après « Cent ans de solitude », par l’écrivain Santiago Gamboa, compatriote et ami du romancier colombien.
au Mémorial ACTe, à Pointe-à-Pitre
samedi 2 décembre
19:00
La conférence de clôture : Edouard Glissant - Violence et beauté du Tout Monde par l’écrivain Baptiste Rossi.
à la Résidence Départementale, à Gosier
Le Festival se fait aussi l’écho de l’intérêt du cinéma sud - américain pour les écrivains, sur le mode du biopic ou de la fiction avec :
samedi 25 novembre
19:00
La projection en partenariat avec Cin'Xtérieur au Fort Fleur d’Epée, site patrimonial du Conseil Départemental de Néruda, de Pablo Larrain, en avant-première du Festival.
au Fort Fleur d’Epée, à Gosier
mardi 28 novembre
19:00
La présentation en partenariat avec Top Ciné de Citoyen d’honneur réalisé par Gastón Duprat et Mariano Cohn.
à la médiathèque de Lamentin
vendredi 1er décembre
17:00
Rediffusion de la présentation de Citoyen d’honneur réalisé par Gastón Duprat et Mariano Cohn.
à la médiathèque caraïbe Bettino Lara, LAMECA, à Basse-Terre
Dans un programme conçu pour célébrer la littérature, de nombreux rendez-vous dont l'entrée est libre et gratuite sont au programme :
mercredi 29 novembre
15:30
Une conversation avec Jim Fergus, dédiée aux clubs de lecture qui accueille bien volontiers tous publics.
à la médiathèque de Lamentin
mercredi 29 novembre
19:00
Une rencontre entre Jim Fergus et Laurent Gaudé.
au Pavillon de la Ville, à Pointe-à-Pitre
jeudi 30 novembre
19:30
La présentation de la compagnie des auteurs invités du Festival
au Mémorial ACTe, à Pointe-à-Pitre
vendredi 1er décembre
19:00
Arpenter le monde, se perdre et se retrouver, une variation littéraire au miroir des romans : Adieu Bogota , Retourner dans l’obscure vallée en présence de leurs auteurs : Simone Schwarz - Bart et Santiago Gamboa
à la maison des Illustres, à Goyave
vendredi 1er décembre
19:00
Ecrire les colères du ciel et de la terre un dialogue avec Laurent Gaudé à propos de ses roman : Ouragan et Danser les ombres
à la médiathèque caraïbe Bettino Lara, LAMECA, à Basse-Terre
vendredi 1er décembre
19:30
Les Prépondérants, à l’horizon de notre siècle mondialisé, un entretien avec Hédi Kaddour.
à l’auberge de la Vieille Tour, au Gosier
samedi 2 décembre
15:30
Différents salons littéraires où rencontrer les auteurs et partager leur univers romanesque.
à la Résidence Départementale
Au cours de ces rendez-vous, des comédiens proposent des lectures d’extraits des romans à l’honneur.
samedi 2 décembre
17:30
Pour sa part, l’écrivain Laurent Gaudé, fait entendre la voix de la poésie par des extraits significatifs de la tonalité de son recueil, De sang et de lumière
à la Résidence Départementale
Des signatures organisées avec la FNAC, partenaire du Festival dans la librairie du Parc d’activités de Colin, Petit Bourg prolongent les échanges avec le public :
mercredi 29 novembre
14:30 - 16:30
Simone Schwarz-Bart, Hédi Kaddour,
Gary Victor
La FNAC, Parc d’activités de Colin, Petit Bourg
samedi 2 décembre
10:00 - 12:00
Jim Fergus, Santiago Gamboa, Laurent Gaudé,
Baptiste Rossi
La FNAC, Parc d’activités de Colin, Petit Bourg
Avec une thématique adaptée à leurs attentes et des auteurs disponibles et ouverts au dialogue, le programme du Festival Ecritures des Amériques s’attache aussi à la diffusion et à la promotion de la littérature auprès de la jeunesse. Les liens créés avec l’administration et les professeurs des classes prépa du lycée Gerville Réache à Basse-Terre, les référents enseignants de l’association Prix des Amériques insulaires permettent d’organiser des sessions adaptées au profil des établissements.
Durant toute la semaine du Festival, élèves et auteurs se retrouvent à propos d’ouvrages étudiés en amont dans les collèges et lycées de la Basse-Terre et de la Grande-Terre.
Les sections internationales et binationales bénéficient grâce à la présence d’écrivains hispanophones et anglophones d’échanges favorables à l’exercice linguistique autant que littéraire.
 

WORKSHOP 2017

Après avoir été notamment animé en 2013 par Léonora Miano au lendemain de l’attribution de son Prix Fémina, le workshop de l’édition 2017 est à nouveau confié à des figures majeures de la littérature contemporaine. En effet, la présence d’Hédi Kaddour et de Gary Victor constitue un gage d’efficacité dans cet exercice d’accompagnement, de transmission, d’incitation à l’écriture pour répondre au projet de chacun des participants : progresser dans la recherche ou la définition de sa voix, accéder à une pratique, à travers des consignes et des stimulations bénéfiques à son écriture cherchant à éclore ou à s’affirmer.

Workshop 2017
ENTRETIEN AVEC GARY VICTOR
« L’ENFERMEMENT DANS SON LIEU, C’EST CE QUE DOIT ÉVITER À TOUT PRIX UN CRÉATEUR.»

Entretien avec Gary Victor recueilli par le magazine On Air

Source

onAir : Invité à présenter votre dernier roman Les temps de la cruauté publié en 2017 aux éditions Philippe Rey, vous animerez aussi un atelier d’écriture du lundi 27 novembre au vendredi 1 er décembre à la médiathèque Achille René Boisneuf de Pointe-à-Pitre. Vous possédez une réelle expérience de cette pratique. Confiez-nous quelques secrets sur votre méthode, votre démarche, pour accompagner la création.
GV : Chaque atelier d’écriture est une expérience émotionnelle. Un atelier d’écriture reste avant tout un espace de libération intérieure, de rupture souvent avec des pesanteurs sociales ou religieuses pour arriver à des formes d’expression qui prennent en compte la réalité dans ce qu’elle a de plus essentiel. La peur du regard de l’autre, plus qu’un manque de confiance en soi, peut bloquer la création. Je viens d’un lieu où les diktats du collectif emprisonnent et peuvent tuer l’expression individuelle. Je ne travaille jamais avec une pratique figée. Je me laisse guider par ma sensibilité, ce qui me permet de humer celle des autres. Ainsi, je soupçonne et trouve parfois les espaces de blocages. J’invite alors le participant à l’atelier à naviguer à la fois dans sa vie intérieure et dans sa vie extérieure. Entre son imaginaire et sa réalité. J’aime bien par exemple travailler avec le rêve et le fantasme car on y retrouve des éléments clés du quotidien. Ses peurs, ses frustrations, donc ses angoisses et ses désirs. La publication, en novembre 2012, sous ma direction, d’un ouvrage collectif Je ne savais pas que la vie serait aussi longue après la mort aux Editions Mémoires d’Encrier à Montréal traduit bien cette manière de permettre un éclairage intéressant sur des espaces oubliés, méconnus ou volontairement dissimulés. Ce recueil regroupe des textes d’une dizaine de jeunes ayant participé à des ateliers d’écriture que j’ai animés en Haïti.
onAir : Dans une production très prolifique, de l’ordre d’une quinzaine de romans, il est difficile de retracer votre itinéraire d’écrivain. Toutefois des lignes de force se dégagent, que vous pourriez commenter à travers l’évocation de vos trois derniers romans…
GV : À travers mes trois derniers romans publiés chez Philippe Rey, Maudite éducation, L’escalier de mes désillusions et Les temps de la cruauté, il y a un thème qui revient constamment, c’est celui de la mémoire. La mémoire est une construction complexe. Qu’est-ce qui est réel dans sa propre mémoire ? La mémoire collective est souvent en partie le résultat de manipulation, d’oublis, de réécriture et donc de choix. Même les rêves s’infiltrent dans la mémoire. Dans ces trois romans, mon personnage, un écrivain comme moi questionne sa mémoire pour trouver une réponse aux brisures de son présent. La réalité est-elle un produit de la mémoire, un imaginaire vécu ? L’imaginaire est-il une autre forme de réalité qui peut modeler notre quotidien ?
onAir : Vous êtes souvent l’hôte de festivals prestigieux comme Étonnants Voyageurs, America… de salons ou de foires du livre. Comment envisagez-vous ces rencontres avec le public, cette confrontation avec des lecteurs, des pays, des langues et des cultures ?
GV : Tout festival littéraire est avant tout un moment privilégié d’échanges avec les lecteurs de différents pays donc de langues et de cultures différentes. Ces rencontres me nourrissent car je suis confronté alors à d’autres regards sur mes œuvres. Ce sont des moments de recul qui me permettent de redécouvrir ma propre création. Et la redécouverte de ta propre création te donne des ailes pour t’envoler vers d’autres espaces. L’enfermement dans son lieu, c’est ce que doit éviter à tout prix un créateur.

LES PARTENAIRES AU SOUTIEN DE L’EDITION 2017

Les partenaires
La Direction des affaires culturelles de Guadeloupe (DAC)
Le Conseil Départemental
La Région Guadeloupe
La SEM Patrimoniale

LA SIAGAT - Société Immobilière et Agricole de la Grande-Terre -
LORET - Auto Guadeloupe
VAITILINGON
RAMACORP
LA CAISSE D’EPARGNE CEPAC ANTILLES
L’AUBERGE DE LA VIEILLE TOUR
LA FNAC Guadeloupe
Guadeloupe 1ère
Guadeloupe Pôle Caraïbes
Les lieux de rencontre
Le Fort Fleur d’Epée
La résidence départementale
Le Mémorial ACTe
La médiathèque Achille René Boisneuf
La médiathèque de Lamentin
La médiathèque de Basse-Terre, Bettino Lara, LAMECA
Le Pavillon de la Ville de Pointe-à-Pitre
La Maison des Illustres à Goyave
Les membres du bureau de l’association
Les membres associés et les bénévoles

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